Rakiya The Artist, en tant qu’Artiste comment définissez- vous la danse ? c’est une immersion avec une vision en 360° comme les tortues, où tu perçois les mondes, les autres et toi- même. Grâce à cette vraie vision authentique que j’ai pu me mettre en équilibre à travers la danse.
Rakiya The Artist, quel est votre meilleur souvenir artistique? le spectacle dans le Grand Sud Marocain, c’était indescriptible, j’aime aller là où on ne m’attend pas, les endroits ” luxueux dans le paraître” ne m’attirent pas du tout. Sur le plan émotionnel, mon souvenir le plus fort: lorsque j’ai travaillé à la réalisation de Chemin de vie chemin de corps, je revivais des moments intenses de mon passé à chaque répétition.
Rakiya The Artist, Chorégraphe quand et comment vient l’idée d’un nouveau spectacle? C’est simplement la vie qui te le pointe du doigt, une question, une réflexion, et si tu es attentif tu peux apercevoir le mouvement genèse du projet. En général, mes inspirations surviennent souvent quand je suis à Istanbul, je ne sais pas pourquoi, mais honnêtement j’ai des pistes sur le pourquoi, peut- être l’objet d’un futur spectacle…
Rakiya The Artist, quels sont vos objectifs en tant que chorégraphe? Vivre une expérience, casser les codes, ouvrir les champs des possibles. Je suis très sensible aux conditions de la femme dans le monde et aux minorités. Rester intègre: la majorité de mes créations se construisent sur une improvisation où je viens greffer des moments décidés. J’ai besoin d’être surprise à chaque fois que je danse. Rester spontanée à l’écoute de mon être profond.
Rakiya The Artist, avec quels artistes souhaiteriez collaborer? Tout d’abord avec des musiciens comme Ghalia Benali, titi Robin ou Orange Blossom, pour les chorégraphes ils y en a de très bons dans ma région comme Sofiane Chalal ou Afid Zekhinni (avec qui j’ai déjà collaboré pour “Il était une fois la danse orientale”) , Carolyn Carlson, Ohad Noharin et avant tout Sidi Larbi Cherkaoui. J’aime aller à la rencontre des autres surtout lorsque je suis touchée par la sensibilité de leur travail artistique. Les écrivains et comédiens, peintres et toute forme d’art ou pas, j’aimerai tout faire dans cette vie.
Rakiya The Artist vos productions sont indépendantes, comment procédez- vous en tant que directrice artistique? Oui en effet dès le début j’ai tenu à réaliser de A à Z mes productions. Pour moi c’est une manière de rester libre. A présent, je suis tout à fait disposée à recevoir des aides du mécénat ou tout autre forme d’aides, car mes projets prennent de plus en plus d’ampleur.
Rakiya The Artist comment se passe la direction artistique de la Compagnie Arabesque ? En 2020 on fêtera les vingt ans déjà, mais au début de l’histoire la compagnie était une troupe, c’est en 2017 qu’elle c’est transformée en compagnie officielle et reconnue par la Fédération Wallonie Bruxelles arts de la scène. C’est une superbe récompense et un nouveau souffle dans les projets futurs!
Rakiya The Artist quelles difficultés rencontrez- vous en Belgique dans votre travail de chorégraphe? La première chose qui me vient à l’esprit ce sont les danseurs, dénicher des danseurs pluridisciplinaires motivés qui peuvent s’engager sur le moyen terme et qui aiment le risque. Ensuite les opportunités en Belgique ne sont pas aussi présentes que dans un pays comme les Pays- Bas ou les Etats- Unis c’est clair, mais bon les opportunités je les crée seule. Est -ce que le métier de Chorégraphe est reconnu en Belgique? Non pas vraiment, mais ce n’est pas propre au chorégraphe, c’est une méconnaissance générale dans tous les métiers de la danse au sens large.
Rakiya The Artist, vous êtes une danseuse pluridisciplinaire, comment définissez-vous votre style exactement? J’aime les contrastes, l’eau et le feu, les choses et leurs contraires, le paradoxe dans toute sa splendeur. J’ai besoin de consommer la danse à toutes les sauces, peut- être par mes origines plurielles aussi? Et j’encourage les jeunes danseurs à faire de même, évitons les cloisonnements ce n’est jamais positif, mélangeons, mixons!
Rakiya The Artist, travaillez- vous en ce moment sur un projet? oui bien entendu! Je me définis comme hyperactive, je suis en pleine réflexion sur les identités… mais je n’en dit pas plus. Je pense produire ce spectacle pour 2022,si tout va bien.